Jeudi 30/11 et vendredi 1/12 à l’auditorium du conservatoire de Brest Métropole (29)
Séminaire nomade de la société française d’ethnomusicologie
En partenariat avec le Conservatoire de Brest Métropole, BWS et la FAMDT
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Que désigne-t-on par l’expression de “musiques à bourdon(s)” ? Dans sa définition la plus élémentaire, on entend par “bourdon(s)”, la production d’un son continu sur une ou plusieurs hauteurs. On pense également aux instruments dont la facture repose en grande partie sur ce principe (cornemuses, vielles à roue, tambours à cordes, etc.). On le(s) retrouve dans nombre de formes musicales, des plus anciennes aux expérimentations plus contemporaines. L’importance quantitative et émotionnelle de ces formes méritait donc que l’on s’y arrête.
Bien que ne recouvrant pas un ensemble homogène de productions sonores, l’expression de “musiques à bourdon(s)” présente l’avantage, du moins d’un point de vue méthodologique, de questionner les multiples déclinaisons de ce principe musical récurrent dans le champ des musiques modales à l’échelle globale. Derrière son apparente stabilité et sa simplicité trompeuse, le bourdon reste difficile à saisir pleinement. Il est continu et pourtant toujours changeant. Il définit l’espace-temps musical autant qu’il l’efface. Il agit à la fois comme un reposoir sonore et un repoussoir mélodique. Il est la plupart du temps clairement joué, mais peut être aussi sous-entendu. Il est au cœur de la pensée des musiques modales et populaires de tradition orale sans pour autant refléter une réalité musicale univoque. Comment définir alors le bourdon ? En quoi ce principe peut-il s’imposer comme élément fondamental dans de nombreuses formes musicales ? Enfin, comment expliquer l’intérêt ancien et régulièrement renouvelé pour les formes musicales bourdonnantes ?
Le colloque du pôle de la modalité organisé par Drom sera donc l’occasion d’une réflexion collective et protéiforme, à la fois historique, organologique, musicologique et philosophique, sur ce que représentent aujourd’hui les « musiques à bourdon(s) ».
09:30 Accueil
10:00 Discours d’ouverture introduction :Florent Wattelier ethnomusicologue (Centre de Recherche en Ethnomusicologie, Université Paris Nanterre)
10:30 – 12:30 : TABLE RONDE
Bourdon(s) et son continu : manipuler l’espace et le temps
Dans les musiques anciennes comme dans les expérimentations contemporaines, les musiques à bourdon semblent entretenir un rapport complexe et mouvant au temps et à l’espace. Le bourdon étant généralement associé au principe du son continu, son effet sur la décomposition et la perception du temps est indéniable. Qu’en est-il de son rapport à l’espace ? Que se cache-t-il derrière l’expression formulée par René Zosso du bourdon comme « un espace à habiter » ? Dans les expérimentations musicales menées par des musiciens issus du champ musical des musiques populaires de transmission orale d’Europe de l’Ouest, les techniques du bourdon et du son continu sont deux éléments moteurs : qu’est-ce que cela nous dit des intentions de manipulation de repères spatiaux et temporels par ces musiciens ?
Intervenants :
Catherine Guesde, philosophe
Alexis Degrenier, musicien, chercheur, percussions, vielle à roue, boîtes à bourdons
Modérateur : Loïc Ponceau, ethnomusicologue
14:00 – 16:00 : TABLE RONDE
Variations organologiques : les transformations des instruments à bourdon(s)
Dans le champ des musiques populaires de transmission orale d’Europe de l’Ouest, le bourdon est un élément récurrent. Pourtant, l’analyse historique montre que celui-ci n’a pas toujours eu la même place. Si à une époque, le bourdon avait « mauvaise presse » et avait tendance à rester silencieux à cause des connotations négatives qu’il véhiculait, aujourd’hui, il semble jouir d’une reconsidération. Du point de vue organologique, comment ont évolué les bourdons sur les instruments ? Qu’est-ce que ces variations organologiques nous disent de la place du bourdon dans ces répertoires musicaux ?
Intervenants :
Jean Blanchard, musicien (cornemuses du Centre France)
Joël Traunecker, luthier, facteur de vielles
Modératrice : Evelyne Girardon, musicienne (chant et vielle à roue)
16:30 – 17:00 : Moment musical
Bourdons et « bulle sonore », une illustration par le jeu du piobaireachd, par Gwenael Dage
09:30 Accueil
10:00 – 12:00 : TABLE RONDE
Le bourdon comme porte d’entrée dans la modalité
La modalité désigne un principe musicologique structurant au cœur de nombreux répertoires musicaux, de la musique ecclésiastique occidentale ancienne aux musiques savantes et populaires du reste du monde. Bien souvent, on y retrouve le bourdon en soubassement. Comment est donc pensé le bourdon dans ces diverses formes musicales ? Quel lien, s’il y en a un, entretient-il avec les échelles modales ? Quelle place occupe le bourdon dans le maqâm et les systèmes musicaux qui s’y rapportent ?
Intervenant.e.s :
Jeanne Miramon Prasanna, ethnomusicologue,
Romain Baudoin, musicien (vielle à roue),
Rusan Filiztek, musicien (saz, oud)
Modération : Florent Wattelier
ARTISTES TEMOINS
Marthe Tourret & Elisa Trebouville du duo Bourrasque du collectif La Crue
CONCLUSION 12:00 – 12:30
François Picard, ethnomusicologue (Laboratoire IReMus)
L’expérience du bourdon par Romain Baudoin
Création visuel : Erwan Le Moigne